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Chômeuse sur le divan
7 mai 2020

« A quelle heure tu finis ce soir ? »

Le téléphone sonnait sans cesse dans ce grand open space aux murs blancs et au sol en moquette : à l’accueil, dans le local des secrétaires, et particulièrement dans le bureau du chef. Les coups de fil venaient du siège. J’ignorais ce qui se disait mais cela énervait toujours le boss qui avait la colère et l’insulte faciles. « Ça me casse les c... », s’agaçait-il systématiquement en raccrochant le combiné.

Une fois, l’appel a remis en question la matinée qu’il avait passée à tracer les maquettes de l’édition du surlendemain (cela se faisait encore à la main à cette époque). Au dernier moment, l’emplacement et la taille des publicités avaient changé. Il est alors entré dans une colère noire et a dévasté son bureau : écran, clavier, dossiers, papiers… tout a volé, y compris les chaises. Son stress était communicatif et me donnait la boule au ventre. Le mercredi, son jour de repos hebdomadaire, l’ambiance était beaucoup plus détendue…

 

photofunky

 

Les journées se déroulaient toujours sur le même rythme : le personnel arrivait entre 8h et 9h15. La conférence de rédaction avait lieu à 9h30 tapantes. Elle consistait à la lecture des rendez-vous de la journée avec l’attribution des reportages et la date de parution. Aucun vrai débat. Parfois, les articles parus dans le journal du jour donnaient lieu à des félicitations et encouragements. Au bout d’une demi-heure, chacun vaquait à ses occupations : rédaction ou reportages. Les textes étaient relus plusieurs fois pendant l’étape de la mise en page, en fin de journée. Les pages étaient ensuite transmises au siège par intranet. Un dernier coup d’oeil était donné avant l’impression.

Nos horaires n’étaient pas fixes. On savait quand on débutait la journée mais jamais quand elle allait se terminer. Elle pouvait être calme puis vers 18h30, 19h, s’emballer brutalement avec un fait-divers ou le décès d’une personnalité. Faire, défaire, refaire… Ne rien prévoir les jours de travail… Ce sont des habitudes que j’ai du prendre. «A quelle heure tu finis ce soir ? », me demandait-on parfois. « Quand j’aurais terminé !», répondais-je toujours.

L’agenda dépendait des invitations que les collectivités, associations, entreprises, établissements scolaires, tribunaux etc. nous envoyaient. Il tenait compte des grands événements annuels : festivals, salons, foires, concerts, marchés, cérémonies commémoratives… mais aussi du calendrier et des saisons. On avait droit aux Pères Noël en décembre, à la galette des rois et aux vœux en janvier, à la Chandeleur en février, aux vide-greniers au printemps, aux examens en juin, à la rentrée en septembre, aux chrysanthèmes dans les cimetières en novembre…

Autant de marronniers qui réjouissent les jeunes journalistes !

Il nous revenait aussi de trouver des sujets, de rebondir sur l’actualité nationale avec un angle local. Il fallait alors rechercher des interlocuteurs et parvenir à les joindre, ce qui mettait notre patience à rude épreuve...

 

PS : evidemment l'image GIF n'est pas de moi...

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