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Chômeuse sur le divan
30 juillet 2020

Faire mieux avec moins

Comment produire plus avec moins d’effectifs ? En repoussant ses limites ! Sans cesse. Après le plan social de 2012-2013, il fallut nous adapter à la suppression d’un poste dans notre service. Celui de Jean-Pierre qui abattait le travail de deux personnes. Il gardait un pied dans la boîte venant nous prêter main forte quand il le fallait. Il était payé à la pige.

Nous travaillions dix jours d’affilés week-end compris avant de nous reposer quatre jours à tour de rôle.

Certaines journées ressemblaient à des marathons : lecture des mails au petit dej’, tour sur les réseaux sociaux et revue de presse avant de quitter l’appartement puis, une fois à l’agence, poursuite de l’édition du jour lancée la veille au soir histoire de prendre de l’avance. Avec le smartphone, le bureau était dans la poche et il me suivait partout : chez moi, en reportage, pendant les courses. Je me fixais l’objectif de terminer ma journée de travail avant 22 heures. La barre était parfois trop haute. Je dus alors apprendre à faire tomber des barrières mentales, me dire que si je rentrais chez moi à 23 heures (parfois minuit) pour reprendre tôt le lendemain, ce n’était pas très grave. « Je me reposerai plus tard », me disais-je. J’essayais d’optimiser mon temps : faire des courses ou caler des rendez-vous personnels entre les reportages.

Le journal valait-il la peine que je lui sacrifie ma santé ? Je ne me posais pas trop la question à vrai dire mais j’avais conscience du risque de burn out.

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Polyvalence à outrance ?

 

Les six années qui ont suivi ce plan social ont été à la fois éprouvantes et passionnantes. Passionnantes parce qu’il m’a fallu relever des défis, suivre des événements culturels et politiques de taille, prendre des responsabilités, me mettre aux réseaux sociaux, à la vidéo (les frontières entre presse écrite, télévision et radio s’effacent progressivement). Moi ça m’allait, apprendre de nouvelles choses, être polyvalente, j’aime ça !

Eprouvantes, ces années le furent aussi car peu à peu la direction supprimait des postes dans les différents services (départ en retraite, maladie etc.) On voyait bien que ça allait mal, mais on se disait qu’on tiendrait bien une année de plus. La charge de travail augmentait et il était difficile de faire des choix. Parfois renoncer à un reportage relevait du sacrifice. Je dus apprendre à dire « non » et à l’assumer.

 

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